Et pourtant au départ, c’était pas gagné !… En effet, organiser une « Fête de l’Air » ouverte au public alors que la quatrième phase du déconfinement n’est même pas entrée en vigueur était une véritable gageure. Et pourtant, l’Aéro-club de Limoges-Bellegarde dont Chantal et moi faisons partie y est arrivé ce dimanche 13 juin.

 

Au premier plan, le public, de dos, suit la démonstration de la patrouille de France ; cette dernière, au second plan et occupant la moitié supérieure de l'image, traverse le ciel de gauche à droite : sept avions laissent des trainées bleu, blanc, rouge dans un grand ciel bleu.

 

Il y eût cependant de nombreuses concessions à faire à nos autorités… La plus sévère fut une jauge à 1000 personnes présente à la fois dans l’enceinte de la manifestation, équipe des bénévoles comprise (soit déjà 70 personnes) alors qu’en 2019, lors de la dernière Fête de l’Air qui avait été organisée par notre aéro-club, nous avions compté 25000 spectateurs (chiffres de la gendarmerie). Mais enfin !… Il nous a bien fallu faire « contre mauvaise fortune bon cœur ».

 

Un public venu en nombre, malgré la jauge imposée: de dos, la foule, dispersée et encadrée sur le tarmac, s'organise autour des barrières délimitant la zone de démonstrations où une rafale traverse le ciel.

 

Ajoutons à cela la présence à l’entrée et sur la manifestation d’une équipe d’agents de sécurité avec fouille, interdiction de tout objet pointu ou tranchant, de tout pique-nique personnel, de tout liquide ou boisson, de tout animal domestique… Et une interdiction, pour quiconque, d’approcher l’A-400-M, alors que son équipage était tout prêt à en assurer la visite.

Mais le spectacle que nous a offert l’Armée de l’Air était au rendez-vous, jugez-en plutôt : démonstrations en vol de l’AIRBUS A-400-M, Équipe des parachutistes acrobatiques de l’Armée de l’Air, Gendarmerie Nationale avec démonstration d’hélitreuillage (y compris d’un maître chien et de son animal, évolutions de 2 Rafales (venus de Mont-de-Marsan), et la participation de la Patrouille de France qui, même si elle n’a pas produit tout son spectacle, nous a néanmoins gratifié de plusieurs passages.

 

Cette vue, de dessous, d'un Airbus A 400, permet de distinguer sa composition: pointant son nez arrondi vers le ciel, on distingue sur le ciel bleu ses quatre petites hélices qui ornent ses ailes.

 

Et comme de bien entendu, le tout fut animé par Damien et Morgane, avec le car-podium de l’Armée de l’Air. Si on ajoute à cela, avant et après le spectacle aérien, les nombreux baptêmes assurés par les pilotes de l’aéro-club et le clou qu’à constitué la démonstration d’une patrouille de trois DR400 animée par nos jeunes, vous aurez une idée à peu près exacte du plateau que nous avons pu proposer à notre public.

 

Un mouvement de la patrouille de France: sur un ciel bleu parsemé de nuages, les huit avions composant l'ensemble décrivent une pointe en arc de cercle, striant le ciel de trainées de couleurs à la verticale.

 

Alors, nombre d’entre vous pourront s’interroger par rapport au rôle que peuvent avoir deux « mirauds » au sein d’une telle manifestation, lorsque tout bouge sans-cesse et qu’il faut en permanence courir d’un bout à l’autre des installations ? Le tout est de savoir quelle place on veut bien occuper dans son aéro-club d’inclusion. Certes, on peut sagement attendre, assis dans un coin, qu’on vienne nous prendre la main pour nous installer à bord afin que nous puissions faire un petit vol, une fois de temps en temps. Mais on peut aussi, même si on ne vient pas souvent sur le terrain (ce qui est notre cas), être présents pour donner un coup de main lorsque la collectivité en a besoin, même si ce coup là, on ne touche pas aux avions ; même si on ne voit pas grand-chose du spectacle, et même si cela nous coûte trois heures de train dans chaque sens et les nuits d’hôtel sur place. Assurer la permanence téléphonique du club durant la manifestation après un briefing minimum, aider à la cuisine, tenir le stand de l’aéro-club pour renseigner le public, sont des tâches que nous pouvons tout à fait assurer et ainsi, être parfaitement intégrés à l’équipe.

 

Un passage de rafale de dos: un avion visible sur un ciel entièrement bleu ; le petit flou d'ensemble de l'image atteste de la vitesse de l'avion qui semble filer vers le fond de l'image.

 

Et puis, il y a aussi les soirées… Les repas pris en commun avec l’ensemble des bénévoles et les différentes équipes qui vont assurer ou ont assuré le spectacle. Et même si cela fait des soirées qui se prolongent bien au-delà du couvre feu, je peux vous assurer qu’aucun de nous deux n’aurait laissé sa place. Là, il n’y a pas de pilotes militaires et de pilotes d’aéro-club, il n’y a pas de parachutistes de très haute performances et des amateurs qui viennent sur le terrain pour passer leurs dimanches, Il n’y a pas de « vrais pilotes » et des « Mirauds » que l’on tolère pour leur faire plaisir… Il y a seulement des amoureux de l’air qui échangent dans la bonne humeur et dans un grand respect de ce qu’est chacun. Et ça, mes amis, pour l’avoir vécu de nombreuses fois déjà, Chantal et moi pouvons vous dire que ça n’a pas de prix.

 

L'airbus A 400 survole la foule qui peut profiter de la promiscuité avec l'appareil : traversant le ciel vers la gauche de l'image, on comprend que la foule est au plus près de la démonstration, pendant que d'autres engins à l'arrêt attendent leur moment, en face des spectateurs.

 

Pour finir, un immense merci à l’équipe des jeunes de notre aéro-club, jeunes à qui j’ai confié mon appareil photo. C’est grâce à eux que nous pouvons avoir de si belles photos sur notre site. Et un merci tout particulier à mon ami Jean-Michel qui a bien voulu en assurer le tri, les retouches et le recadrage. Ça, c’est un travail d’équipe !

Patrice et Chantal