Marcel s’est envolé.

C’est la mort de notre instructeur et ami Marcel VARLIETTE que Francis vient de m’apprendre, Marcel que les habitués du stage estival de Saintes connaissaient bien.

Les plus récents d’entre nous n’ont jamais volé avec lui, car, déjà malade et âgé, il avait arrêté l’instruction depuis 2017. Mais on le rencontrait souvent, l’arrosoir à la main, donnant à boire aux fleurs qu’il s’évertuait à entretenir tout autour de la terrasse du club-house.

Il était comme ça, Marcel, sensible à la nature et aux fleurs… Et puis, il pouvait surgir silencieusement durant l’un de nos cours, poser à l’assistance une question d’un air faussement sévère, et nous en développer la réponse de façon lumineuse.

Toujours soucieux de transmettre son savoir immense, il s’était beaucoup investi auprès des jeunes à l’aéro-club de Saintes-Thénac, prenant même la responsabilité de l’enseignement du BIA. C’est d’ailleurs lui qui avait aidé notre ami Francis à étudier cet enseignement, ce qui avait valu à Francis une mention très bien lors de son examen en 2019.

Mais Marcel n’avait pas attendu Saintes pour connaître les MIRAUDS VOLANTS, puisque dès 2001, il avait encadré nos tout premiers stages lorsque nous sévissions sur l’aérodrome de Coulommiers-Voisin, à l’aéro-club de Coulommiers et de la Brie (77) où il était instructeur.

Et c’est moi qui, le 22 juin 2019, avais eu l’honneur de lui remettre la Médaille de l’Aéronautique, plus haute distinction civile et militaire, ayant moi-même été décoré de cette haute distinction. Je sais qu’il y avait été très
sensible, cette médaille venant en couronnement d’une carrière aéronautique exceptionnelle.

J’extrais ces quelques passages du discours que je prononçais à
cette occasion :

 » Tu avait commencé ta vie aéronautique, Marcel, non comme pilote,
mais comme mécanicien radio. Puis ce fut l’Algérie, et ce n’est qu’en
février 1959 à Marakech, que tu fais ta formation de pilote sur T6 et en
1960, tu est breveté pilote de transport militaire. De là, au gré de tes
affectations, tu ira voler de nouveau en Algérie à Orléans, à Papeete
pour achever ta carrière militaire à Villacoublais en mai 1971.

Mais ce n’était que la première partie de ta vie… Tu entres alors
en compagnie et, parallèlement, tu fais ta formation d’instructeur, puis
d’examinateur dans l’aviation générale. C’est en décembre 1996 que
s’achève ta carrière professionnelle civile avec 18600 heures de vol,
mais non ta vie aéronautique.

En effet, en 1994, tu avais découvert le parapente et, jusqu’en
2004, tu totalisera 150 vols sur cet aéronef.

En 2001 et 2002 notamment, tu est instructeur à l’Aéro-club de
Coulommiers et de la Brie, dans l’Est parisien, et c’est là que se
produit ta rencontre avec notre association pour laquelle tu encadres au
moins deux stages. A ce moment, tu passes tes 19000 heures de vol.

Début 2006 tu  » boucles la boucle  » en regagnant ta Saintonge
natale, et c’est tout naturellement que tu viens proposer tes services
d’instructeur de vol à l’aéro-club de Saintes-Thénac ; en 2013, tu y
boucles ta 20000ème heure de vol.  »

Ci-dessous, l’extrait d’un interview qu’avait donné Marcel à un
journal de la presse locale, lors de l’un des tout premiers stages qu’il
encadra pour
notre association sur le terrain de Coulommiers-Voisin, en juillet 2001.

Patrice

(Ce texte est extrait du journal  » Le Pays BRIARD  » du mardi 24 juillet 2001. Il provient d’un article écrit par Laurence Issoulié, suite au deuxième stage effectué par notre association sur le terrain de COULOMMIERS-VOISIN (77)
avec l’Aéro-club de COULOMMIERS et de la BRIE du 9 au 12 juillet 2001.)

{ …Marcel VARLIETTTE, 64 ans, pilote professionnel en retraite, participait pour la première fois à ce stage :  » Nous étions deux instructeurs libres à la période demandée. Je connaissais l’association de réputation puisque
« LES MIRAUDS » étaient là l’an dernier et je me suis porté volontaire.

« J’avoue avoir été un peu surpris et inquiet », concède Marcel VARLIETTE. Mais cela s’est vraiment très bien passé dès la première matinée et je me suis vite pris au jeu.  »

Ce qui n’empêche pas l’exigence :  » En vol, je suis très pointilleux et je n’hésite pas à rouspéter. J’ai été surpris de leur capacité à réagir rapidement à toute demande. Nous sommes leurs yeux en quelque sorte mais c’est bien
eux qui dirigent l’avion. Ils compensent leur déficience visuelle par une formidable appréciation de leurs sensations dans le cockpit. ».

 » Au cours des préparations des plans de vols, comme ils ne sont pas débutants, tout s’est déroulé comme avec les autres pilotes. Ce n’est pourtant pas simple, poursuit l’instructeur. Il y a beaucoup de paramètres dont il faut tenir compte, de nombreuses connaissances techniques à assimiler et à manipuler correctement. «